UN CONTEXTE DIFFICILE
Vaste Etat d’Afrique Centrale, la République Démocratique du Congo décompte 90 millions d’habitant.es. L’histoire de la RDC depuis son accession à l’indépendance le 30 juin 1960 est très marquée par des séquences de conflits, des massacres à grandes échelles et des personnes déplacées internes. « La seconde guerre du Congo » (1998-2002), a impliqué sept pays africains et de nombreux groupes armés. Grâce à l’intervention des Nations Unies (MONUSCO) en 2002, le conflit prend officiellement fin. Aujourd’hui, dix-neuf ans après les accords de paix, la violence subsiste et la question des violences sexuelles faites aux femmes et aux filles constituent une réelle préoccupation.
LES VIOLENCES SEXUELLES EN RDC
Le viol est un phénomène omniprésent dans la société congolaise et très accentué dans l’Est du pays où les groupes armés continuent de terroriser les populations. Les victimes ont parfois identifié leurs agresseurs comme étant des « civils » qui sont souvent d’anciens combattants ayant appartenu aux groupes armés durant les guerres. Malheureusement, parmi les agresseurs il faut compter également les Forces armées de la RDC, qui ont pourtant le devoir de veiller à la protection des populations.
Il est difficile d’estimer le nombre de victimes de violences sexuels car les survivantes craignent de briser le silence par honte ou par peur de représailles. Elles sont stigmatisées et désignées par leur entourage et leur communauté comme étant responsables de leur propre malheur. L’ONG Médecins sans frontières (MSF) dans un rapport publié en juillet 2021, déclare avoir soigné près de 11000 victimes en 2020 soit 30 victimes par jour. Un chiffre « en deçà de la réalité » selon l’ONG. Cette situation alarmante peut s’expliquer par l’impunité, le vide sécuritaire et par l’infériorisation des femmes dans la société congolaise.
CONSÉQUENCES, PRISE EN CHARGE ET RÉPARATION
Les conséquences d’un viol sont nombreuses sur la victime. En RDC de nombreuses femmes et filles victimes de viol souffrent de complications médicales et de traumatismes psychologiques graves, mais n’ont que très rarement accès à une assistance médicale et psychosociale.
De plus, les victimes de violences sexuelles sont méfiantes à l’idée de porter plainte, notamment à cause du risque de représailles. En outre, l’impunité est de mise pour les auteurs de violences sexuelles. Peu d’agresseurs sont portés devant les tribunaux et encore moins sont emprisonnés. La corruption, et la longueur des procès ne sont que quelques-uns des multiples facteurs qui dissuadent les victimes de demander justice. Dans le but de répondre aux lacunes du système congolais, plusieurs organisations comme l’Organisation Solidarité Féminine pour la Paix et le Développement Intégral (SOFEPADI) et  Médecins sans frontière (MSF)  travaillent pour la prise en charge des victimes, la protection de leurs droits et la lutte contre l’impunité par des plaidoyers, des sensibilisations et des tribunes d’expression populaire.
Pour plus d'informations : https://youtu.be/R6Rw8JgzL60