Profondes inquiétudes face à la hausse de la violence à Buenaventura en Colombie

BUENAVENTURA Droits humains Colombie

2021 est l’année la plus violente à Buenaventura depuis la signature de l’accord de paix entre le gouvernement et les FARC de 2016. Les citoyen∙ne∙s du Valle del Cauca sont actuellement en grave danger : assassinats de leaders sociaux, d’activistes, d’ex-guérilleros, etc. Point d’actualité sur la situation à Buenaventura.

En mars dernier, l’ONU a alerté et exprimé son inquiétude face aux récents événements : 41 personnes assassinées, 8000 personnes déplacées et 13 personnes disparues en seulement deux mois et demi cette année.

Agir ensemble, dans le cadre du projet Femmes, enfants et jeunes libres de violence à Buenaventura – Phase 2, exprime sa profonde préoccupation quant aux actes de violence enregistrés tout au long de cette année contre l’ensemble de la communauté de Buenaventura. D’après les médias et les témoignages des citoyen∙ne∙s, la violence augmente et aggrave le risque de vulnérabilité des droits humains, des femmes et des enfants de la région.

Plus inquiétant encore, une des organisations criminelles, la Coalition, recrute activement des enfants et des jeunes. Le chiffre officiel du nombre de personnes actuellement recrutées est inconnu, mais de nombreuses familles sont victimes de déplacements intra-urbains en raison des pressions exercées pour que leurs proches rejoignent l’un de ces groupes criminels.

Les groupes armés ne sont plus séparés par des quartiers. Des « frontières invisibles » ont été prolongées et renforcées, affectant la population civile qui ne peut se déplacer vers certains quartiers selon son lieu de résidence. Les citoyen∙ne∙s manifestent leur peur de vivre à Buenaventura car, d’après des témoignages, « Nous ne pouvons pas sortir à gauche ou à droite. C’est une rue ouverte, mais nous nous sentons emprisonnés. »

La situation est similaire dans les établissements commerciaux. Certains sont contraints de payer des loyers doublement extorqués, ceux qui refusent de le faire ont été la cible d’attaques à la bombe, et ceux ayant accepté ne peuvent faire du commerce dans les quartiers où se trouvent les opposant∙e∙s.

Les organisations de la société civile ont fait état de la situation préoccupante des citoyen∙ne∙s dans les rues de la ville, agressé∙e∙s par des membres de groupes armés dans le but de découvrir leur origine. S’ils ou elles ne sont pas de Buenaventura, ils ou elles sont menacé∙e∙s ou même tué∙e∙s.

Récemment, les enseignant∙e∙s ont pris la cathédrale de Buenaventura en signe de protestation contre la violence qui contraint les étudiant∙e∙s à suspendre leur participation aux cours.

Face à cette situation critique et alarmante, nous appelons la communauté internationale à être attentive, à diffuser et faire connaître la réalité vécue à Buenaventura, et à faire pression sur leurs gouvernements pour exiger de l’État colombien qu’il protège les enfants et les jeunes confronté∙e∙s de manière permanente à la violation de leurs droits fondamentaux. Nous demandons de réelles garanties de protection pour préserver les droits de la population du département de Valle del Cauca.

Plus d'informations sur le projet BUENAVENTURA ici.


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