A l’instar de leurs pair∙e∙s d’Afrique centrale, les peuples autochtones en RDC  font face à des violations de leurs droits fondamentaux. Leur participation aux processus de prise de décision tant au niveau communautaire que national reste encore faible, bien que la RDC ait ratifié plusieurs textes internationaux et régionaux qui traitent du droit à la terre et aux ressources naturelles des peuples autochtones. Les femmes autochtones quant à elles font l’objet de discrimination du fait de leur appartenance aux peuples autochtones mais également en raison de leur genre et de leur situation économique, souvent pauvre.
LE DROIT À L’ÉDUCATION DES FILLES AUTOCHTONES PYGMÉES
La plupart des villages des peuples autochtones pygmées ne sont pas dotés d’infrastructures scolaires à caractère public. Une étude de la banque mondiale souligne que le taux d’analphabétisme des femmes autochtones pygmées approcherait les 100%. Plusieurs raisons sont mises en avant pour expliquer le faible taux de scolarisation des filles autochtones pygmées : frais de scolarité trop élevés pour les familles souvent pauvres, mariages précoces, harcèlement et injures de la part des autres élèves et harcèlement sexuels des professeurs. Tous ces facteurs représentent des barrières importantes à la poursuite des études des filles autochtones pygmées.
LE DROIT D’ACCÈS À LA SANTÉ DES FEMMES AUTOCHTONES PYGMÉES
Le droit à la santé des femmes pygmées n’est ni respecté, ni protégé en RDC malgré l’article 27 de la Constitution qui prévoit que « la RDC entend protéger la vie de la population à travers l’organisation d’un système de santé accessible à tous ». La précarité des conditions sociales dans lesquelles vivent les peuples autochtones de la RDC combinée à la quasi-absence de services de santé à leur disposition les exposent à des maladies. La situation est particulièrement alarmante chez les femmes autochtones et leurs enfants qui font face à des taux de mortalité infantile et maternelle très élevés.
PEU DE PARTICIPATION À LA VIE POLITIQUE ET PUBLIQUE
La représentation politique des peuples autochtones en RDC est quasi-nulle. Si le nombre de femmes dans le milieu politique RDC s’avère très bas en général, celui des femmes autochtones demeure illusoire, surtout à la lumière de leur taux extrêmement élevé d’analphabétisme.
Le 7 avril 2021, le parlement a adopté la loi portant sur la protection et la promotion des droits des peuples autochtones, une avancée considérable pour les droits humains dans le pays. Mais des efforts restent à faire pour assurer la mise en œuvre de cette loi, surtout au regard des droits des femmes autochtones pygmées. Ainsi,  le gouvernement congolais doitt prendre en compte les droits des femmes autochtones dans l’élaboration des lois, politiques et programmes afin que la loi soit effective.